«Si tu ne sais pas TOUT FAIRE une AUTRE te LE PRENDRA». Une femme a déjà entendu cela au moins une fois dans sa vie. Entendu…non. Le mot adéquat ici serait “enseigner”. Un enseignement qui n’avait pas besoin de masse horaire, ni de cours pratique. Il suffisait juste d’une seule phrase et voilà toute une génération impactée. Chèr•es famille Agoodojié bonjour ! En espérant que vous ayez passé une excellente semaine nous voici encore à un nouveau rdv. Aujourd’hui nous parlerons d’un sujet tabou: la “rivalité féminine ”. C’est un sujet dont il ne faut pas débattre à voix haute. Un sujet si subtile, et si dangereux. Inconsciemment et pour une raison ou une autre, les femmes ont tendance à se juger et se comparer physiquement à d’autres femmes. C’est comme des notes pré installées dans notre cerveau. Mais d’où tire racine cette “idéologie ”?
Les causes de la rivalité féminine
Il existe manifestement un besoin que l’on ressent, lorsque l’on est une femme, de se juger et de se comparer physiquement à d’autres femmes. Pour certaines raisons, les femmes sont poussées à se mettre en compétition, à évaluer et dévaluer leur propre potentiel par rapport à celui d’autres femmes. Et d’une manière ou d’une autre les femmes ont été programmées de la sorte.
La célèbre romancière féministe Chimamanda Ngozie Adichie disait dans son manifeste:《On élève les filles pour qu’elles se voient en compétitrice. Pas pour le travail ou pour des réalisations,ce qui selon moi pourrait être une bonne chose, mais pour l’attention des hommes》 On enseigne donc aux femmes la rivalité tacite, muette. On les encourage à devenir de meilleures personnes mais avec un but assez subjectif qui est l’attention et l’affection masculine au détriment de l’amitié entre femmes.
Pour des raisons inconnues, on se surprend à constater que cette incitation à être “constamment en compétition” au sein de la gente féminine vient souvent de nos parents. Par des phrases toutes faites plus vielles que le monde, ils arrivaient à nous faire basculer. Vous avez déjà entendu une fois peut-être 《Rien de pire que des femmes entre elles》. Ou 《les femmes sont des plaies les unes pour les autres 》.Ce genre d’assertion contribuent à l’entretien de ces rivalités.
La rivalité féminine pourrait également découler du sexisme. En effet, la linguiste Deborah Tannen a démontré que les jeux sexués de l’enfance ne permettent pas non plus aux femmes à apprendre à fonctionner en groupe. Les garçons jouent à la bagarre et apprennent au final à fonctionner sous un leader. Mais les petites filles entre elles apprennent à jouer les commères et à se battre avec leurs mots. En fin de compte à l’âge adulte, les hommes arrivent à développer une sorte de fraternité tandis que les femmes vivent dans la méfiance les unes des autres.
Les conséquences de la rivalité féminine
Quand elles sont petites, les filles s’amusent entre elles et peuvent être amies. Mais au fil du temps, quand la puberté s’installe, on constate que dans la majorité des cas, elles s’éloignent. On peut observer cette scène dans une grande partie des films pour adolescents. Cette compétition attisée par la société à travers le type d’assertion cités plus hauts et même les concours de beauté détruisent la sororité qui pourrait se créer entre les femmes.
Au final, on obtient des femmes adultes méfiantes et qui manquent de confiance en elles. Certaines développent même une misogynie internalisée dédiée aux autres femmes. Elles n’hésitent pas à se faire des coups bats et à être extrêmement violentes les unes envers les autres.
En fin de compte, on constate une absence de solidarité féminine criarde de la part de certaines femmes. Ce qui est assez triste puisque nous souffrons toutes des affres du patriarcat.
Libérée…délivrée
J’aime particulièrement cette scène de la “Reine des neiges ” dans laquelle Elsa dit « il n’y a plus de princesse parfaite ». Tout simplement à mon avis pour dire qu’elle arrêtait de se cacher , d’être conformiste et qu’elle était libre d’être qui elle est. Et bien on devrait faire pareil. Non, les filles ne sont pas génétiquement programmées à être jalouses les unes envers les autres. C’est plutôt cette pression sociale qui nous y amène.
Nous sommes pourtant les seules à pouvoir nous en défaire. Certaines femmes ont comprit qu’elles n’étaient pas en compétition les unes envers les autres. Encore moins pour le regard masculin. Il urge que nous nous inspirons d’elles afin de déconstruire en nous cette attitude malsaine qui nous fait souffrir. Il est possible d’avoir des rapport sains avec d’autres femmes. Seule une autre femme peut comprendre les difficultés quotidiennes auxquelles nous sommes toutes confrontées. Il est d’ailleurs prouvé que les femmes ayant des amitiés féminines saines sont beaucoup plus épanouies que les autres. Libérons nous de nos constructions sociales et faisons revivre la sororité.
Agoodojie!
Article super intéressant. J’ajouterai que la comparaison est l’apanage de tous les genres. La différence est chaque genre se compare à ce à quoi il est circonscrit. Les hommes dans le milieu du travail, le sport et autres performances extérieures. Et les femmes dans les performances intérieures (cuisine, matériel de maison, éducation, domaines ménagers). Et ce soit pour attirer un homme, soit pour ne pas le perdre…
Heureusement, la tendance s’inverse, la déconstruction est en marche et le principe de sororité gagne du terrain