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We Go For Change : où en est l’initiative de JFAD dans la lutte ?

Après Girls, Sisters, Queens, Jeunes Filles Actrices de développement lançait en juillet 2022 une nouvelle initiative : We Go For Change. Comme pour tout projet, l’équipe a estimé qu’il était temps de faire un point sommaire des actions passées pour mieux envisager l’avenir.

C’est ainsi qu’Agoodojie a été convié à une conférence de presse qui s’est tenue à l’American Corner du campus d’Abomey-Calavi le 15 Avril. Faisons donc une rétrospective sur tout ce qui a été fait ces derniers mois dans le cadre de We Go For Change.

Neufs mois de dévouement à la cause

Comme je le disais plus tôt, l’initiative We Go For Change est en bonne voie pour passer la borne de sa première année. En effet, elle a été lancée en juillet 2022 où Agoododjie était déjà présent en la personne Mafoya.

Comme pour toute action qui se veut impactante, les activistes qui se cachent derrière We Go For Change ont eu neuf mois bien remplis.

L’implication des étudiant.e.s de l’UAC dans le projet

Aïchatou SALIFOU, assistante au développement du projet, a pris le soin de nous exposer en détails les grands axes abordés. Le principal objectif de JFAD est de « contribuer à bâtir aux moyens de l’information, de l’éducation et de la communication, une génération de filles ayant le sens de la dignité ».

C’est l’une des raisons qui a poussé l’équipe à enraciner le développement de We Go For Change dans l’Université d’Abomey-Calavi. Dans l’exposé qui a été fait, j’ai constaté avec beaucoup de soulagement que les étudiants de ladite université ont été activement impliqués dans la majorité des activités.

L’équipe de JFAD a donc travaillé en tandem avec ces dernier.e.s pour rendre leur cadre d’étude plus sécurisé pour les nombreuses jeunes femmes du campus. A coup de causeries éducatives à propos du sexisme et des VGB et d’activités ludiques telles que le book club, les activistes WGFC ont donc pu identifier les problèmes et élaborer un plan d’action avec le soutien des étudiant.e.s.

De la trentaine d’étudiant.e.s touchée par WGFC, quelques-un.e.s étaient présent.e.s et ont volontiers accepté de témoigner. « We Go For Change a compris qu’iels ne pouvaient pas se lancer dans l’élimination des VGB à l’UAC sans passer par les étudiant.e.s qui y font face quotidiennement. C’est pour cela que nous avons été impliqués dans le processus et cela a permis que nous puissions nous rendre compte du fait de l’ampleur de ce qui se passe sous nos yeux et que certaines actions sont à combattre avec la dernière rigueur. […]Nous voyons tous ce qui se passe, mais comme les professeurs sont les dieux de l’université, nous ne pouvions pas vraiment nous plaindre avant. Grâce a We Go For Change, nous avons l’opportunité de discuter avec des personnes qui sont passées par là avant nous, qui reconnaissent la gravité du problème, et qui sont prêtes à l’éradiquer. »

« Au-delà de ce que nous savons sur le féminisme, le sexisme, etc, ça nous a permis de déconstruire le mythe autour. Ca nous donne la force et les compétences nécessaires pour mieux aborder le sujet sur le terrain. Ce qui est intéressant, c’est le travail qui se fait en amont pour préparer les différentes activités que nous aurons bientôt. Et ça a déjà été le cas avec la campagne de sensibilisationà Zoundja dernièrement. ».

Le programme prend en compte les zones les plus reculées

La portée de We Go For Change ne se limite pas qu’au campus, mais s’étend à la totalité de la commune d’Abomey-Calavi. Ainsi, des activités ont été tenues avec la complicité des officiers de police judiciaires de la commune.

Ceux-ci ont préalablement été éduqués sur quelques questions essentielles à la gestion des VBG et au traitement de leurs victimes. Les membres de We Go For Change ont donc organisé des séances de clarification de valeurs à travers divers discussions et jeux.

Aïchatou SALIFOU en pleine présentation

Parmi ceux-ci, le jeu « guider l’aveugle » a particulièrement retenu mon attention, car à travers lui, les officiers de police ont pu suivre ludiquement un parcours similaire à celui des victimes qui décident de porter plainte dans le système actuel.

La collaboration entre WGFC et les officiers de police judiciaires s’est soldée par l’établissement d’un code de conduite actuellement affiché dans leurs locaux et une sensibilisation sur le terrain. En se basant sur les données de la police, la zone de Zoundja qui est l’une des zones où les VBG sont les plus fréquentes.

Les étudiants du programme ainsi que les membres WGFC, appuyés par des officiers de police se sont donc rendus à Zoundja pour une séance de sensibilisation de la population. Au cours de celle-ci, des thèmes tels que la culture de la tolérance zéro envers les coupables de violences et le processus de dénonciation des VBG ont été abordés.

De belles actions en perspective dans l’agenda

Si vous trouvez que We Go For Change a déjà de belles réalisations à son actif, sachez que le programme n’en a pas encore fini. En effet, la préparation de nouvelles activités qui auront lieu dans les prochains mois bat déjà son plein.

D’après Kifayath TOKO CHABI et Aïchatou, We Go For Change nous réserve :

  • une marche féministe dans l’enceinte du campus qui aura lieu en fin mai pour présenter des doléances et recommandations au rectorat (et à laquelle je compte bien prendre part) ;
  • la création d’espaces santé et bien-être avec la présence de spécialistes de santé mentale et sexuelle pour les étudiant.e.s ;
  • et la tenue du Forum qui est l’évènement principal de l’agenda.

Les espaces de santé et bien-être prévus sont notamment des sessions de projections de films féministes accompagnées de causeries narratives et des séances de danse suivie de causeries éducatives. Dans chacun de ces espaces, l’objectif est de créer une safe place pour permettre aux étudiant.e.s qui y prennent part de s’épanouir et d’être plus alertes au sujet des DSSR et des VGB.

Kifayath TOKO CHABI en pleine présentation du forum We Go For Change

Pour ce qui est du Forum, il se tiendra sur le campus d’Abomey-Calavi après la marche de revendication et durera deux jours. Des sessions seront organisées et coanimées avec les étudiant.e.s pour permettre aux autorités de l’université de s’impliquer dans la lutte.

Au rendez-vous seront également présent des professeur.e.s spécialisé.e.s dans le discours sur le genre, des officiers de police judiciaires, des représentant.e.s de l’INF et du Ministère des affaires sociales mais aussi des autorités de diverses entités du campus.

A l’orée du Forum, une feuille de route sera établie et rendue publique pour encourager à la tolérance zéro et à l’éducation sur les VBG et les DSSR.

J’espère sincèrement que ce compte-rendu vous aura permis d’être aussi intéressé.e.s à We Go For Change que je le suis depuis cette conférence de presse. En attendant, je vous dis à bientôt pour la marche féministe qui aura bientôt lieu sur le campus où j’aimerais beaucoup vous croiser.

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