On a tous déjà entendu dire ou dit la phrase sois un homme. En général, on le dit aux petits garçons quand ils se mettent à pleurer. Sois un homme, les hommes ne pleurent pas. Mais en vérité qu’est-ce qu’un homme? Chaque société a une définition de ce qu’est un homme. Cette définition englobe souvent tout un ensemble de caractéristiques appartenant à la personne de sexe et de genre masculin que nous qualifierons d’homme.
Mais fort est de constater que bien souvent, cette exhortation de la société crée plus de mal que de bien.
Qu’est-ce que la masculinité toxique?
La masculinité toxique est un terme utilisé le plus souvent dans les études sur le genre. Il regroupe un ensemble de comportements qui ont une mauvaise résonance sur la société et sur les hommes eux-mêmes. En outre, la masculinité toxique se base sur le mythe selon lequel les hommes seraient naturellement supérieurs aux femmes et que celles-ci leur seraient tout aussi naturellement soumises. Dès son enfance, le petit garçon apprend à supprimer sa sensibilité et à intérioriser toute émotion autre que la colère. Il apprend à devenir un homme. La virilité est un objectif à atteindre pour ces messieurs, et dans ce but ils devraient supprimer toutes les caractéristiques qui font d’eux des êtres faibles et fragiles. Ils ne doivent pas laisser transparaître leurs sensibilité, doivent se montrer forts en toutes circonstances et être les pourvoyeurs de leurs foyers.
Quelles en sont les conséquences ?
Se basant sur des stéréotypes de genre, la masculinité toxique a de nombreuses répercussions sur la société entière, sur les hommes comme sur les femmes.
En ce qui concerne les hommes, ceux qui se définissent par les stéréotypes du mythe de la virilité sont sujets à une pression sociale et psychologique énorme. Ils se retrouvent littéralement entre le marteau et l’enclume : non seulement ils se doivent d’être forts mais ils ne peuvent pas non plus craquer et se laisser aller. Beaucoup finissent par souffrir de troubles mentaux comme la dépression et l’anxiété surtout quand ils n’arrivent pas à atteindre cet idéal idyllique du « mâle ».
Ce mal-être transforme certains hommes en machos et est parfois la source des violences faites aux femmes ( harcèlement sexuel, coups, blessures et même meurtres). Proclamant leur supériorité sur les femmes, ils n’hésitent pas à exercer ce soi-disant pouvoir de quelque manière que ce soit.
Les femmes sont après les hommes, les autres victimes de la masculinité toxique. Elles deviennent le symbole, l’être faible sur lequel ces hommes « virils » se défoulent.
Une masculinité positive ?
La masculinité en elle-même n’a rien de mauvais. Ce serait nier la moitié de la société que de la condamner dans ce qui fait d’elle ce qu’elle est. Mais il y a des moyens de la rendre positive.
Pour cela, il faudrait déjà laisser les garçons et les hommes exprimer leurs émotions sans être mal vus. Si les femmes et les hommes sont égaux et que celles-ci peuvent être à la fois fortes et sensibles il en va de même pour eux. Il faudrait aussi que les hommes déconstruisent leurs notions de la masculinité. Ils devraient pouvoir chercher de l’aide quand ils souffrent surtout quand la souffrance est morale et psychologique.
Pour finir, il est impératif qu’on apprenne aux garçons qu’ils ne sont pas supérieurs aux filles. On devrait apporter un soin aussi particulier à l’éducation des garçons que celui qu’on apporte à l’éducation des filles. C’est en élevant des enfants consciencieux, responsables et respectueux d’eux-mêmes et des autres qu’on pourra créer une société plus juste et où il fera bon vivre.