Le vaginisme est un trouble sexuel assez méconnu, qui survient pourtant chez de nombreuses femmes. Il est tabou comme la plupart des questions relatives au sexe. De ce fait, nombreuses sont celles qui passent leur mal sous silence. Elles vivent dans un cercle vicieux qui les empêche d’avoir une vie sexuelle satisfaisante et finit par leur enlever toute confiance en soi.
Vous l’aurez compris, le vaginisme est l’objet de l’article Girlstalk de cette semaine. Allons donc ensemble à sa découverte.
Qu’est ce que le vaginisme?
Selon l’OMS et le DSM-IV, le vaginisme est « Une contraction involontaire, répétée, persistante, des muscles périnéaux qui entourent le tiers externe du vagin en cas de tentative de pénétration par le pénis, doigt, tampon ou spéculum.”
En gros, dès qu’il y a tentative de pénétration, les muscles qui entourent le vagin se contractent et ferment son entrée. Comme un réflexe.
Le vagin s’apparente alors à la Mimosa pudica, cette plante qui brusquement se referme au toucher. Comme les yeux qui clignent quand ils entrent en contact avec la poussière ou un insecte. C’est quelque chose que la femme ne contrôle absolument pas.
Cette contraction peut rendre la pénétration impossible (le vagin étant totalement clos) ou possible, mais très douloureuse.
Il faut comprendre que dans un vaginisme, l’appareil génital est normal et indemne de toute pathologie. Les femmes atteintes pensent souvent à tort qu’elles ont un problème. Que leur vagin est « fermé », ou qu’elles sont « trop étroites ». Il n’en est rien.
Le vaginisme est à différencier des dyspareunies qui sont des douleurs survenant lors des rapports sexuels (avant, pendant et/ou après). Là il n’y a pas de notion de contraction musculaire.
Les différents types de vaginisme
Il existe 4 types de vaginisme selon le mode d’apparition et le degré de manifestation :
- le vaginisme primaire : la pénétration est impossible ou difficile depuis toujours. Il apparaît au début de la vie sexuelle de la femme. Elle est donc souvent vierge;
- le vaginisme secondaire : il apparaît après une vie sexuelle satisfaisante et sans problème particulier;
- le vaginisme global, général ou total: se produit dans toutes les situations et avec tout objet (quel que soit le partenaire et quel que soit la tentative de pénétration: examen gynécologique, tampon, rapport sexuel…); et enfin
- le vaginisme situationnel: la douleur est ressentie pendant certains types de pénétration, par exemple, pendant les rapports sexuels, mais pas pendant un examen pelvien.
Les causes du vaginisme
Les causes du vaginisme sont diverses et variées.
- Le vaginisme peut apparaître si de précédentes pénétrations vaginales ont causé une douleur : une première expérience sexuelle traumatique, un trauma sexuel récent ou ancien, des examens médicaux invasifs et douloureux par exemple. La peur d’avoir mal prend alors le dessus et peut provoquer des contractions des muscles du vagin.
- Un stress et une incertitude concernant le rapport sexuel peuvent parfois amener les muscles du plancher pelvien à se contracter pour protéger le vagin de toute pénétration.
- Une éducation stricte par rapport au sexe peut engendrer des blocages d’ordre psychologique. Notamment les interdits et la culpabilité au niveau de la sexualité véhiculés par certaines cultures et religions.
- La peur inconsciente de devenir une femme, la peur de perdre le contrôle, le trouble du lâcher prise peuvent aussi être à l’origine de vaginisme.
- Des troubles sentimentaux ou professionnels peuvent favoriser l’apparition du vaginisme
- La ménopause peut aussi jouer un rôle, car la baisse du taux d’œstrogènes rend le vagin moins souple. Ce qui favorise une contraction involontaire des muscles périnéaux.
Les conséquences du vaginisme
Le vaginisme peut être source de douleurs dès lors que la pénétration est forcée. Il s’ensuit logiquement une peur et une crainte de la douleur à chaque rapport sexuel.
La femme appréhende les moments intimes avec son conjoint. Elle met en place des stratégies d’évitement. Tout pour ne plus se retrouver dans cette situation inconfortable.
Chaque fois qu’il y a sexe, l’appréhension de la douleur renforce les contractions des muscles périnéaux. Les contractions renforcent la douleur. La douleur entraîne peur et appréhension. C’est un cercle vicieux, une spirale infernale.
Sa libido en prend un coup, de même que sa relation avec son partenaire; le sexe étant un élément important d’une vie de couple épanouie.
De même, la femme peut se retrouver dans des schémas de pensée qui tuent sa confiance en soi. Se disant, « je ne peux pas satisfaire mon conjoint », « je ne suis pas capable d’avoir du sexe », « je ne suis pas normale », ou « je ne suis pas faite pour le sexe » (femmes vierges).
Par ailleurs le vaginisme, est un trouble pouvant empêcher la survenue d’une grossesse. Pas de pénétration = pas d’éjaculation interne = pas de grossesse.
Comment surmonter le vaginisme?
De nombreuses solutions existent pour vaincre le vaginisme. Mais avant tout, il faudra faire confirmer par un professionnel de la santé que vous souffrez vraiment de ce trouble. Un sexologue ou un psychothérapeute vous aidera à trouver la source de votre vaginisme.
Les remèdes varieront en fonction du type de vaginisme et des causes. Si par exemple vous avez eu une éducation trop stricte, il faudra vous réconcilier avec la normalité du concept de la sexualité. Une femme ayant subi un traumatisme sexuel devra apprendre à dépasser cet événement douloureux pour vivre des moments intimes satisfaisants.
Les professionnels ont leurs méthodes, mais vous devrez également y mettre du vôtre.
En dehors de l’aide que pourrait vous apporter votre médecin, vous pouvez vous-même commencer à travailler sur vous. Prenez l’habitude de contempler votre corps et apprenez à le connaître.
Étudiez votre appareil génital et explorez votre corps. Il est important que vous vous sentiez à l’aise en vous. Vous pouvez utiliser les techniques que nous vous avons proposées dans notre article sur la timidité sexuelle. Il est important que vous compreniez que vous êtes normale et que vous méritez une vie sexuelle riche et satisfaisante.
Le vaginisme est guérissable quel que soit le type et la durée d’évolution. Mais il faut s’armer de patience et de tolérance envers soi-même, car le chemin de la guérison est parfois long. Donnez-vous de l’amour et soyez indulgentes avec vous-mêmes.
Ce trouble sexuel n’est pas une fatalité. Si vous traversez cette épreuve douloureuse, sachez que notre Team vous soutien de tout cœur. Vous méritez tout le bonheur du monde.
Agoodojie!
2 réflexions au sujet de “Le vaginisme: un obstacle à la pénétration”