Faits de Société

Agressions sexuelles : petite veinarde, tu as subi le bon viol !

Giulia Fois

Vous allez vous dire, j’ai déjà lu un article de ce type sur ce blog ! Mais le fait est que ce sujet est vaste, extrêmement vaste et même si nous aimerions aussi arrêter d’en parler, nous ne pouvons juste pas. Il y a quelques jours, j’ai suivi une vidéo de Brut ou Giulia Fois, une survivante d’un viol disait qu’elle se considérait chanceuse parce qu’elle a eu « le bon viol ». Mais c’est quoi un bon viol ? Pourquoi ajouter un adjectif qualificatif positif à cet acte aussi monstrueux ? Nous allons essayer de décrypter tout ceci.

Qu’est-ce qu’un « bon viol  » ?

Le bon viol est tout simplement le viol socialement accepté. Il y a en effet, malheureusement, une certaine catégorie d’agression sexuelle qui est facilement acceptée et contre laquelle on se révolte plus facilement.

Il s’agit de ces agressions qui sont commises par des inconnus, où la victime se débat, à des signes exprimant des violences subies sur son corps. Giulia Fois s’est sentie chanceuse parce que les circonstances de son viol lui ont permis de pouvoir en parler, de pouvoir réclamer justice, même si malgré tout cela son agresseur n’a pas payé pour le mal qu’il lui a fait.

Il y a donc un « mauvais viol » ?

« Je pensais qu’il était mon ami ». 1 agression sexuelle sur 2 est commise par un ami.

S’il existe un viol facile à intégrer, il en existe un tabou. Le mauvais viol est alors le viol ordinaire. Ce sont ces agressions qui sont commises par des amis, des conjoints ou des parents. Ces agressions où les victimes ne se sont pas débattues, n’ont pas crié, sont tout simplement restées stoïques. Ces agressions où les victimes n’ont pas pu dire non, ou dont les réserves ont été ignorées, ces victimes qui ont subi en silence ces violences psychologiques sans broncher.

La plupart des viols sont des mauvais viols. La victime se sent honteuse et ne peut pas exprimer son ressenti, sa douleur.

Bon viol, mauvais viol, que retenir ?

C’est le mois de sensibilisation sur les agressions sexuelles. Envoyons de l’amour à tous ceux qui guérissent.

Le viol n’est pas une bonne chose. Et c’est une honte pour notre société que des victimes de violences puissent se sentir chanceuses ou heureuses d’avoir subi des agressions en raison des circonstances dans lesquelles elles se sont produites.

C’est extrêmement triste que seulement 1 cas de viol sur 10 puisse être exprimé et encore, même ces victimes de « bons viols » ne sont pas nécessairement traitées avec bienveillance. Continuons à briser la loi du silence. La honte doit changer de camp. La seule personne qui devrait avoir peur de s’exprimer, c’est l’agresseur. En ce mois de sensibilisation aux agressions sexuelles, cultivons la compassion, la bienveillance. Apprenons à créer des environnements sains dans lesquels toutes les victimes peuvent s’exprimer sans avoir peur d’être jugées.

Laisser un commentaire