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Les véritables tissus made in Africa

Très en vogue sur la plupart du continent africain, le wax est un textile qui a pris une place énorme dans le quotidien des peuples. Cependant, à l’origine, ce tissu est conçu et provient de pays européens qui se sont eux-mêmes inspirés de méthodes de teintures indiennes.

Berceau de l’humanité et des arts, l’Afrique est pourtant riche du savoir-faire séculaire de ses peuples dans le domaine de la confection d’étoffes. Pour ce premier billet de notre rubrique Mode, laissez-moi donc être votre guide pour vous faire voyager dans l’univers merveilleux de ces pièces de textile typiquement africaines.

Le Kente : la royauté en une étoffe

Le Kente

Si comme moi, vous êtes féru.e.s de mode et de vêtements, vous avez sûrement déjà vu passer une tenue faite en ce tissu sur vos réseaux sociaux. Au cas où vous l’auriez manqué, Olivia Yacé, miss Côte d’Ivoire 2021, arbore le Kente dans plusieurs de ses tenues, dont celles-ci.

Encore appelé Kita et Agbanmévoh, le Kente est une pièce de textile qui symbolise la royauté et la noblesse dans les ethnies Ewe, Ga et Akan. Principalement localisés au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire, ces peuples accordent toujours un certain prestige à ceux qui le revêtent lors des cérémonies traditionnelles.

Le Kente est une étoffe tissée à la main composée de coton et de soie. Le tissage est réalisé sur des métiers à tisser en bois et suit un schéma bien défini. En effet, au-delà de son aspect esthétique, le pagne porte un message précis. Lequel message est transmis par l’agencement de formes et de couleurs à la symbolique forte :

  • le noir représente à la fois l’obscurantisme et l’élévation spirituelle ;
  • le bleu est symbole de sagesse, d’humilité, de patience et d’amour ;
  • le jaune présage la richesse sous toutes ses formes (spirituelle, matérielle, intellectuelle, etc.)
  • Le cercle incarne l’infinité et la divinité ;
  • le carré évoque la féminité et le cosmos ;
  • et le triangle matérialise la naissance, la vie et la mort, les trois points autour desquels se fonde la vie.

En plus des formes géométriques basiques qui en font partie, l’ensemble des motifs du Kita est également composé d’emblèmes propres à chaque culture.

Chez les Ashanti, on retrouve notamment le Tabouret d’Or, le ‘’ Dieu est grand’’ et le Ohene Anewa (Le Roi voit tout). Pour leur part, les Ewe restent dans des symboles assez terre-à-terre comme les animaux, les humains et les objets de la vie courante.

Bien qu’il ait une signification toujours aussi forte chez ses peuples d’origine, le Kita est devenu une matière première très utilisée dans le milieu de la mode. Lui qui fut autrefois porté tel quel, il est désormais stylisé pour créer plusieurs sortes de pièces.

Des podiums de Fahion week aux showrooms déco, le Kente est devenu un imprimé avec lequel on ne peut pas se tromper. C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles le styliste camerounais Imane Ayissi en a fait l’un de ses tissus-signature.

Le Bogolan : la teinture offerte par la terre

Porté en scène par la Queen B ou encore par le grand Salif KeÏta, le Bogolan s’est vu être plébiscité par plusieurs célébrités et stylistes de renom. Ce tissu artisanal du Mali a été propulsé sur la scène mode internationale par le styliste et designer malien Chris Seydou dans les années 80.

Beyoncé qui pose pour le magazine L’Officiel en robe de bogolan
https://www.instagram.com/p/BtJbx5MH2Xr/

« Issu de la Terre » comme signifie son nom en bambara, le Bogolan est un tissu teint à partir de boue et de décoctions de plantes. La teinture se réalise sur une toile de coton de production locale qui est filée, tissée et assemblée par des artisans spécialisés.

L’étape de séchage du bogolan

Le tissu de coton est d’abord plongé dans une infusion de feuilles de bouleau d’Afrique puis est étalé à plat pour la phase de séchage. Ensuite, l’artiste en bogolan réalise son dessin avec de la boue préalablement fermentée sur le tissu sec au moyen d’un pinceau. Les détails clairs de l’ensemble de l’étoffe sont faits à l’aide de décolorant comme le savon de karité.

L’artisan en bogolan qui réalise les motifs

À travers ses coloris subtils dont le noir, le kaki et l’ocre, le Bogolan fini présente une Afrique proche des ancêtres. À l’instar du Kente, les dessins et formes présents sur une pièce de Bogolan sont rattachés à une symbolique puissante.

 Son origine profondément liée à la terre est perçue par ses créateurs comme un lien avec les mânes des ancêtres et une source d’énergie vitale. Pour cette raison, le Bogolan est traditionnellement un puissant moyen de protection spirituelle.

Compte tenu de sa légèreté, le Bogolan est très utilisé dans le domaine de la création de vêtements et est la matière de prédilection de plusieurs stylistes de la diaspora.

La top model et designer malienne Mariah Bocoum et la créatrice de mode sud-africaine Awa Meité van Til font partie des Bogolan addicts du milieu. Le tissu malien est également présent dans la décoration d’intérieur et entre dans la création de rideaux, de housses de coussin et même de revêtements pour les meubles.

Alors, que pensez-vous de ces tissus fabriqués par le savoir-faire de nos artisans locaux ? Quand est-ce que pensez-vous sauter le pas pour vous en procurer quelques pièces ? Et aussi, que pensez-vous de cette nouvelle rubrique tout en vêtement et en culture ?

Nous attendons avec impatience vos réponses en commentaires et je vous dis à bientôt (peut-être) pour une partie 2 de présentation d’étoffes made in Africa.

 

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